jeudi 11 novembre 2010

Une nuit

Inattendue, imprévue.

Je la voyais pour partager une nuit, peut être, tout au plus.

Il y a un mois déjà, et pourtant la nuit continue, encore.

Alors que nous ne parvenions pas à arrêter de parler, d’écouter, elle me dit au moment de me quitter :
« oui, j’aimerais te revoir, ce soir, mais…
  Comment te dire…



  Je ne passerai pas la nuit avec toi. »

La phrase était lâchée, et pourtant elle ne disait rien, ou presque. C’en était absurde. Mais cela me faisait sourire. Alors que nous avions parlé crûment depuis des heures, elle n’osait pas le dire, elle n’osait pas dire ce dont elle avait vraiment envie. Sa pudeur m’avait mise dans le flou des interprétations de cette phrase imprécise. Mais mon silence et mon calme l’avaient mise dans le flou, elle aussi. Elle n’avait aucune idée de l’attirance que j’avais pour elle. Du charme que ses mots, ses lèvres, ses yeux, ses formes avaient fait naitre. Il faut dire que je n’en laissais pas transparaître une miette. Mais ce flou ne nous rongeait pas, ni l’un ni l’autre. Rien ne nous troublait finalement, puisque nos mots ne nous en laissaient pas le temps.

Et puis nous avons su. Nos lèvres se sont effleurées, une première fois, elles se sont plues à s’enlacer, alors elles n’ont pas arrêté. A chaque fois, à chaque instant, elles se plaisent à se retrouver, encore, pour une danse dont on se lasse pas.

Et elle a passé la nuit avec moi.

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