jeudi 11 novembre 2010

Danse


Nous sommes allés danser ce soir.
Ses yeux étaient là, son sourire aussi.
Elle a commencé à me sourire de loin, impressionnée.
Et puis elle a souri entre mes bras, attentive à mes mots et à mes mains.
Et petit à petit le bonheur s’est révélé à moi.
Elle me suivait comme une déesse. Elle avait ce don enfoui en elle, elle comprenait le langage de mes doigts, de mon corps.
Et nous avons virevolté, tournoyé, comme si elle avait toujours su.
Comme si nous avions toujours su…
Les sourires ne nous quittaient plus, elle était impressionnée de la justesse de mes gestes, qu’elle n’avait pas autant explorés à la verticale. Et j’étais impressionné de la sentir si juste dans ses gestes à elle aussi, elle qui se disait inexpérimentée. Et pourtant…
Nous nous retrouvions, comme si rien n’avait changé. Nous retrouvions cette entente ; et la danse, qui nous était pourtant presque nouvelle, était encore un moyen de communication qui n’avait pas de secret pour nous. Nous nous comprenions, en dansant comme dans tout le reste.
Et puis à chaque tour, on rapprochait nos corps un peu plus, et quand ils s’enlaçaient autant que possible, nos mains prenaient le relais, et exploraient chaque parcelle un peu plus, et quand tout était déjà découvert, les lèvres se sont cherchées. Elles se sont trouvées bien rapidement, et tout a continué les yeux fermés, car nos corps, nos mains, nos lèvres comblaient déjà nos sens. Le brouhaha, les gens se sont envolés de nos esprits, il n’y avait que nous et la musique.

Alors elle a dit : « qu’allons nous faire avec ça ? »
Elle manquait bien de charme, cette phrase-là.
Elle m’a fait tomber d’une chaise, il y a quelques temps, mais elle a stoppé ma chute ; alors le corps gisant est remonté sur sa chaise.

Paris était belle après cette soirée. Elle a glissé sous mes pieds avec un charme nouveau.

Alors ce que nous allons faire de ça ?
Pourquoi décider, plutôt que d'attendre de voir si nous avons envie de reprendre la chute.

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