jeudi 11 novembre 2010

Choix


Et pourtant. Je lui ai trouvé un défaut.

Le défaut qui peut la perdre, qui peut me perdre, qui peut nous perdre.

Elle ne choisit pas. Elle veut tous les aimer, elle veut être aimée de tous. Elle est tellement pleine d’amour. Et elle a tellement besoin d’en recevoir.

Elle sait qu’elle n’est pas faite pour ça, et pourtant elle veut jouer, jouer avec le feu. Elle ne sait pas mettre le hola.

Pourquoi ?  « Parce que j’ai peur d’oublier mes rêves ». Cette phrase-ci, je ne la comprends pas.

Au départ il n’y avait qu’un choix facile. Se revoir ou ne pas se revoir. C’était facile car la réponse nous crevait les yeux, et que le choix n’engageait à rien, qu’à une belle nuit de plus. Nous demandions, à tour de rôle, timidement, si l’autre partageait notre envie. Et ensuite, nous savions sans demander. Mais au fur et à mesure, ce choix est devenu tout. Se revoir, encore, nous fait trébucher. Car on ne se suffit plus d’une nuit de plus. Car elle est là désormais à chaque moment que mes pensées s’envolent. Et que chaque moment sans elle est une attente, une attente de ce moment où je la revois.

Moi, je choisis. Je la choisis. Parce que le choix m’apparaît si évident. Il ne l’a pas été ainsi depuis longtemps. J’aime cette euphorie d’avoir choisi. Elle me rend à la fois plus fort et plus fragile. Plus fort car elle est dans mes bras, plus fragile car elle peut en partir.

Mon désir pour les autres femmes s’envole, petit à petit, elle occupe mes pensées et assouvit mes désirs. Les autres femmes sont désormais là pour que ce ne soit pas officiel. Pour me préserver. Pour lui faire croire qu’elle n’est pas la seule que je désire. C’est de moins en moins vrai à chaque nuit que je passe avec elle. Chaque baiser ne tient plus la comparaison, chaque courbe paraît fade, chaque étreinte n’a pas la même saveur, chaque corps me paraît moins suave. Il ne reste que le jeu de séduire, de jouer. Mais même alors j’écrase l’œuf en train d’éclore, je ne peux m’empêcher de dire l’importance qu’elle a désormais.

Des défauts je lui en trouverai. Mais je les accepterai, je les aimerai même. Ces imperfections. Mais ce défaut là, ces autres, ses autres, je ne pourrai pas vivre longtemps avec eux.

Elle ne veut pas qu’on lui demande de choisir. Je ne lui demanderai pas. Mais je choisirai, moi. Je choisirai la souffrance que je veux. Et ce sera de la perdre, et non d’accepter ce défaut là.
Parce que pour m’aimer, il faut me choisir.

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