jeudi 11 novembre 2010

Elle

Des compliments, j’en pense tellement, j’en dis si peu.

Pour me protéger.

Mais un jour il faut arrêter de se protéger. Pour mieux s'aventurer.



Elle est belle. Cette stature de femme dans cette robe d’enfant. On veut la toucher, étreindre ses formes de femme, et caresser sa peau d’enfant. Ces lèvres qu’on veut embrasser, ces yeux, ces regards qu’on veut échanger, ces cheveux qu’on veut caresser. Ces vêtements emplis d’élégance, sans pour autant cacher le détail enfantin qui la dévoile un peu mieux.

Et dire qu’elle me trouve élégant dans cet accoutrement mal choisi !

Son charme. Celui qui ne s’explique pas et qui explique tout. Elle n’est pas celle que j’aurais décrit vouloir enlacer, étreindre, désirer, dans mes rêves passés. Et pourtant je la désire tant ; elle est celle qui remplit mes rêves désormais. Comme si elle était le désir que je ne me savais pas. Ce désir pour la beauté d’un autre temps, celui que la société, la mode, les médias ont voulu oublier. Et pourtant ce désir était là au fond de moi, tel un tigre en cage. Ce ventre qu’elle n’aime pas, je le dévore, cette taille qui lui fait peur, elle me plait, et je voudrais sentir sur tout mon corps le poids de ce complexe qui la pèse. Tout en elle la rend femme et désirable. Elle a ouvert la cage. Et mes rêves sont réalité dans ses bras.

Et dire qu’elle me trouve sculptural !

Son intelligence, sa soif de connaissance, de comprendre. Elle se dit illogique, mais elle a tant d’argument pour me montrer qu’elle se trompe : chaque phrase est pleine de sens, et chaque propos est sans faille. Je lui lance des boutades pour chaque faux-pas, mais elle ne comprend pas alors, que je vois bien que ces trébuchements sont un arbre devant cette forêt de bon sens et de pertinence.
Et plus encore, j’aime dévorer son écriture. Un mélange de couleurs et de puissance. Les images se bousculent, et on sent la force de ses sentiments au fur des mots qui défilent, volent sous nos yeux ou nos oreilles. On sent la facilité dans la justesse de ses mots, ces petits coups de pinceau qui s’enchaînent, pour dessiner le tableau final et limpide, ce texte fort qui m’émerveille. Elle est celle qui me fait oublier mes utopies sur l’intelligence.

Et dire qu’elle aime ma répartie !

Un ange d’attentions. Elle m’a fait découvrir ce jeu dangereux ; alors que pour d’autres qui n’avaient pas reçu l’attention requise, des plumes ont volé de ces ébats, elle m’a permis de ne pas me sentir faible, elle a su me mettre en confiance devant ces membres dressés, elle a eu le regard pour me rassurer et apprécier ce moment à deux plus qu’avec les autres, elle a empêché ce moment de paraître un test, une épreuve. Elle a eu les mots pour éloigner ceux qui auraient pu me mettre mal à l’aise, parce qu’elle a choisi de me donner les attentions nécessaires plutôt que de mettre en avant son plaisir.

Ouverte. Elle le sait maintenant. Mon métier les fait fuir, il les gêne, ils le trouvent absurde. Mais elle a été intéressée par toutes mes différences, et elle a vu que ce qui peut paraître absurde, laisse avec un peu de temps et de tolérance apparaître un homme qui ne se réduit pas à quelques mots. Elle m’écoute sans préjugés, avec intérêt. Elle peut être intéressée par un discours sur les groupes finis en pleine nuit, alors que d’autres se demandent par quelle bêtise nous ne trouvons pas mieux à faire. Elle, sait. Elle sait l’intérêt qui se cache en chaque chose, en chaque art, en chaque personne.

Et dire qu’elle me remercie de l’accompagner voir de si belles toiles !

Elle ne comprend pas ces gens qui l’aiment. Elle ne se trouve pas si belle, pas si intelligente. C’est peut être la seule bêtise qu’elle m’ait dite…

Et dire qu’elle me trouve humble !



Et dire qu’elle est entre mes bras, entre mes lèvres, entre mes yeux, entre mes cuisses ! Et entre mon cœur.

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