lundi 20 décembre 2010

Départ



Elle part.
Cette histoire qui se savait avoir une fin.
Elle s'envole, cette histoire de quatre mois, sans aucune anicroche.
Pas de cris, pas de pleurs, pas de jalousie, pas d'espoir, pas de devoir.
Je l'ai vue à l'atterrissage, et tout à été simple.
Pour une fois.
Que de bons moments, que de belles nuits, seules des étreintes de plaisirs, des sorties de joies, de rires, de sourires.
Sans compter, sans attendre, sans tergiverser.
Et je la vois au décollage, tout est resté simple.
Parce que cette histoire savait sa fin.
Et si c'était les seules qui restaient simples ? Les seules qui restaient ?
Cela me rappelle une question posée un de ces soirs alcoolisés avec mes amis dont l'ébriété n'empêche pas, et même stimule la subtilité des débats.
Voulez vous savoir à l'avance le moment de votre mort ?
Je n'avais pas vraiment hésité à choisir mon camp.
Peut être ne suis-je bon que pour les histoires vouées à une fin qui se sait ?

vendredi 17 décembre 2010

Les amours imaginaires



Pénible sensation.
Que d'avoir l'impression d'avoir la solution au bonheur.
Tout nous parait évident.
Et pourtant le coeur est comprimé, on sait qu'on va dans le mur.
Parce qu'on a oublié que dans l'équation, il y a un autre.
Et que, dans sa grande folie, rien ne lui parait évident, à l'autre ; ou plutôt si, mais ce fou, il n'a pas la même solution, la sienne est tout notre contraire. Sa solution à lui, c'est notre destruction.
Alors on ne l'accepte pas, on court, on espère pouvoir rattraper l'impossible.
On attend, on rapetisse à chaque moment d'attente. On bafouille à cette éloge qui nous brûle et que l'on retourne dans notre tête depuis des heures et des jours. Comme si le flatter pouvait le séduire. On est tranché par chaque joli mot qui est pour un autre, on est plus encore meurtri par chaque joli mot qui nous est destiné. Comme si être flatté pouvait nous sauver.

Et puis un jour il faut bien se relever. On se rend compte qu'on a été stupide. Car on ne peut rien résoudre quand on est seul. Tout amour unisensuel n'est qu'un mensonge que l'on se fait. On se persuade qu'on a échoué, qu'on n'a pas su trouver les bons mots, que l'autre était parfait, pour nous. C'est ce mensonge que l'on aime, cet échec et cet idéal. Mais non, il faut être deux pour trouver la solution. Et lorsque cela arrive, on doit se le dire, le savoir, le protéger, pour gagner la chaleur de la cuillère.

Parfois je suis celui qui court dans le mur.
Aujourd'hui, c'est moi le mur.
Elles tentent de le franchir, mais je n'ai pas envie de les laisser faire.
Et ce n'est pas agréable non plus.
Car on se dit que si on avait trouvé la même réponse que l'autre, alors on serait deux à l'avoir trouvé.
Le bonheur.
On continue à tirer sur la corde, mais on n'est jamais sûr qu'on pourra continuer. Et finalement, notre solution, elle ne trouve aucun bonheur. Notre solution c'est de continuer à essayer, de continuer à échouer.
Mais on n'a pas le choix. Car sinon on choisit la faiblesse et la facilité.


Je sais que c'était lui.
Y'en aura sûrement jamais d'autres que je vais aimer autant, mais c'est pas grave...
J'assume.
Je sais que ça arrive généralement tard dans la vie des gens de rencontrer l'âme soeur,
Mais moi c'est plat, c'est là, à 25 ans,
C'est même pas une question de baisage, j'm'en fous de baiser, c'est pas ça le principal,
L'important c'est de se réveiller avec quelqu'un.
C'est de dormir en cuillère,
C'est ça l'important la cuillère,
Savoir qu'si y'a un méchant qui débarque, y'a quelqu'un.
C'est une métaphore, y'a jamais de méchant qui débarque.
Tu te réveille avec le vent, pis tu sens le ventre chaud de la personne que t'aime qui respire dans le creux de ton dos,
C'est ça, la cuillère.

Les amours imaginaires (X. Dolan)



They make it look so easy.
Connecting with another human being.
It's like noone told them it's the hardiest thing in the world.

Dexter (2010)